SIMPLIFIEZ
En plein air, quel que soit le sujet qui vous inspire, choisissez-le simple ; plus simple que ce que vous avez l’habitude de peindre ou dessiner, ou encore plus simple que ce que vous vous sentez capable de faire. Un peu comme ce légionnaire romain, dans Astérix, qui, pour se convaincre que la potion magique qu’il vient de boire fonctionne bien, va s’essayer à des cailloux toujours plus petits, jusqu’à en soulever un qu’il aurait soulevé de toute façon.
Prenez simple, car la 1° difficulté va consister à décaler votre regard de ce que vous scrutez prioritairement : – oubliez les formes des « objets », leurs lignes, leurs couleurs, leurs surfaces même. – faites le constat de la répartition proportionnelle des zones d’ombres et de lumières (oui, c’est au pluriel, parce que vous allez vous rendre compte qu’elles ne sont pas toutes pareilles).
Y-a-t-il plus de surfaces d’ombres que de lumières ou l’inverse ? – vous n’êtes pas sûr de les distinguer nettement l’une de l’autre parce que le soleil est un peu voilé ou même parce que le ciel est couvert et que les ombres ne sont pas si nettes que ça?
PLISSEZ DES YEUX comme en plein soleil sans lunettes!
Vous obtenez une vision caricaturée du paysage : les zones les plus sombres vous paraissent alors noires tandis que les autres restent encore «grises», voire blanches si elles vous éblouissaient avant de plisser les yeux. Vous verrez alors s’il y a plus de lumières ou plus d’ombre.
Qualités des couleurs: quand vous plissez des yeux :les contrastes entre clair et foncé s’accentuent et les couleurs perdent de leur pureté et de leur intensité, particulièrement dans les zones périphériques de la vision. Si vous plissez jusqu’à avoir les yeux quasi-fermés, votre perception peut alors s’approcher d’une vision en « noir et blanc ».
Vous voyez des gris plus ou moins sombres : cette hiérarchie des gris correspond à différentes « valeurs » de la couleur. Plus une couleur est dans l’ombre, plus elle nous apparaîtra sombre comparativement à son état dans la lumière et on dira que sa valeur est sombre alors même que la couleur serait jaune. Ainsi un jaune dans l’ombre peut être aussi foncé qu’un bleu outremer en pleine lumière.
Dans l’immédiat, ne retenez de votre paysage que cette image schématique : des juxtapositions de zones de lumière et de zones d’ombre.
Vous les situez dans votre champ de vision complet. En fonction du format et des proportions de votre feuille, vous choisissez votre cadrage – essentiel – selon la part que vous voulez avoir d’ombre ou de lumière.
Vous ne cadrez pas en fonction des objets que vous voudriez peindre mais en fonction des formes générées par les ombres et les lumières. A ce stade, vous ne tenez pas compte des nuances. Restez dans la caricature.
Vous avez compris » Comment et Quoi OBSERVER » ?
Si ce n’est pas encore le cas, reprenez les étapes précédentes et sentez comment votre regard bascule petit à petit des objets vers les ombres et les lumières. Et maintenant, êtes-vous tenté d’expérimenter ?
Dans l’article Peindre sur le motif : 2 cas de figure vous allez trouver des indications concrètes pour vous lancer.